Veau fermier du Lauragais : améliorer la productivité des élevages

Publié le 20 mars 2014

La coopérative du veau fermier du Lauragais a fait, le 11 mars dernier, son bilan annuel à l’occasion de l’assemblée générale de la structure. Les éleveurs avaient répondu en nombre pour participer à ce temps fort de la coopérative. Didier Codecco, le Président, a brossé un état des lieux de l’activité. Premiers chiffres, ceux du nombre de veaux produits en 2013 : 1596 veaux ont été commercialisés par la coopérative, soit une baisse de 11% par rapport à 2012. Mais une fois de plus, c’est la baisse du nombre d’éleveurs qui est la plus inquiétante. Avec 14 producteurs de moins, l’effectif de la coopérative se monte maintenant à 85 producteurs. À noter que l’arrêt de deux d’entre eux représente, à lui seul, une centaine de veaux.

Poids carcasse en baisse

Didier Codecco a ensuite fait un bilan de l’activité Label rouge : « Il faut noter une baisse du poids carcasse de l’ordre de 2 kg en moyenne, qui s’explique surtout par la fluidité du marché sur pratiquement toute l’année, puisque nous n’avons pas ou rarement retardé certaines livraisons de veaux. » Le Président de la coopérative remarque toutefois que les éleveurs adhérents ne produisent toujours « que » 62% de veaux labellisables comme l’an passé, conséquence d’une trop grande hétérogénéité des carcasses. Au-delà, c’est la limite de 5 mois et demi qui entraîne un manque de croissance des veaux dans la majorité des cas. 272 veaux ont été labellisés en 2013 soit 17% du marché.

Prix stabilisés au niveau de 2012

« L’évolution du prix s’est stabilisée au même niveau que 2012 avec un maintien de la grille légèrement supérieure de 10 centimes tout au long de l’année » a présenté Didier Codecco. Le prix moyen s’établit donc à 6,29€ le kilo carcasse contre 6€ pour l’ensemble des livraisons. Un écart qui s’accentue donc entre les veaux labellisés et ceux qui ne le sont pas, rappelant ainsi l’importance de répondre à cette demande de consommation en production des veaux qui répondent « à une exigence de marché pour le poids et la couleur ». Et le président de la coopérative de rappeler « l’essentiel à retenir, une fois de plus, est de bien garder à l’esprit l’intérêt économique et financier que représentent les critères techniques du label pour faciliter la commercialisation des veaux. »

Lutter contre le manque de productivité

Pour le Président de la coopérative, un autre constat est celui du manque de productivité des élevages. « La moitié de la baisse des veaux livrés correspond en moyenne, à un veau de moins produit par éleveur. De plus les intervalles vêlages s’accentuent pour dépasser très souvent 400 jours et même parfois 430 jours. » Si une journée technique sur cette thématique a été organisée en 2013, elle n’a malheureusement pas attiré beaucoup d’éleveurs. Pourtant, comme le relève Didier Codecco, « la survie de notre production et, par conséquent, de nos exploitations, ne pourra se faire que par une bonne maîtrise technique de notre production. »

Le conseil d’administration a donc souhaité encourager les éleveurs à progresser, en utilisant une partie du bénéfice dégagé cette année (lire encadré), soit une enveloppe de 7.000 € qui sera débloquée en fin d’année pour prendre en charge le financement de certaines analyses techniques :

  • 50% du coût des fouilles ou échographies sur les 40 premières vaches du troupeau pour assurer une reproduction optimale,
  • prise en charge d’une analyse de fourrage par élevage pour mieux adapter les rations,
  • prise en charge des frais d’analyse des prises de sang d’achat sur les tantes laitières introduites dans le troupeau avec un objectif qualitatif de production.

« Les résultats obtenus dans les deux premiers points serviront de base de travail pour évaluer les marges de progrès pour tous ceux qui le souhaiteront, ou les corrections alimentaires à envisager. » La coopérative proposera à chaque adhérent, en fonction de ses résultats et de ses objectifs, une piste d’amélioration la plus adaptée possible.

« Coup de pouce »

Didier Codecco répète : « la première source de revenu pour un éleveur est le nombre de veaux nés par vache et par an devant le prix de vente au kilo. » Le coup de pouce de la coopérative est, avant tout, une incitation pour les éleveurs à faire un état des lieux de leur niveau technique avec, pour but l’amélioration de la productivité et dans un second temps, celle de la qualité commerciale.

Un coup de pouce qui sonne comme un encouragement : « Même dans ce contexte réglementaire, une nouvelle fois défavorable (réforme de la PAC, zone vulnérable, …), nous ne devons pas baisser les bras. Notamment parce que la filière, en sous production, est demandeuse de veaux sous la mère. C’est bien dans ce contexte que relever le défi de produire notre Veau du Lauragais prend tout son sens. Il faut se donner les moyens d’y parvenir. »

Alexandre RENAULT (Paysan Tarnais)

 

Résultat excédentaire
Le résultat de la coopérative est, cette année, excédentaire de 17.000 euros et le résultat d’exploitation de 5.000€. Une performance qui n’était pas arrivée depuis longtemps. Le résultat, selon le Président, d’un gros effort de gestion du conseil d’administration, d’un solde de subvention et du retour à la « normale » des coûts salariaux de la coopérative.

Auteur de l’article : Sébastien Garcia

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