Ondes joue la carte du chanvre

Publié le 22 septembre 2012

Petite sortie pédagogique, le 18 septembre dernier, au lycée agricole d’Ondes. Les élèves de BTS et apprentis du Centre de Formation pour Adultes sont allés assister à la récolte des 4 ha de chanvre, en contrat avec Euralis, que produit l’établissement. « C’est une culture extrêmement intéressante pour Ondes », précise Jean-Philippe Roques, directeur de l’exploitation du lycée et organisateur de la sortie. « Le chanvre nous permet d’aborder toutes sortes de problématiques. »

Un support pédagogique de 1er choix

De fait, cette culture à vocation industrielle a des applications multiples, dont certaines particulièrement innovantes (BTP, automobile, …). Une excellente façon de montrer aux étudiants le potentiel de l’agriculture dans des branches souvent méconnues. D’un point de vue agronomique et environnemental, le chanvre n’est pas non plus en reste. « Il consomme très peu d’intrants », rappelle Jean-Philippe Roques. « Nous semons à 55 kg/ha, apportons moins de 100 unités d’azote et c’est à peu près tout. Dans le contexte de réduction des phytos, c’est une culture idéale. De plus, elle permet de garder les terres propres, grâce à un développement rapide qui étouffe les adventices. Un bon cas pratique pour les cours d’agronomie. »

Mais pour un établissement qui fait sa renommée sur le machinisme agricole, c’est surtout la partie récolte qui intéresse les apprentis du CFA. Point faible (pour le moment) de la culture, la récolte du chanvre, graines et tige, est délicate. Après des années d’expérimentation et de recherches, un prototype prometteur a été conçu par John Deere, l’an passé. Malheureusement pour les élèves d’Ondes, la machine, très sollicitée pendant cette campagne, n’était pas disponible ce jour-là. C’est donc une méthode « à l’ancienne » qu’ils ont eu l’occasion de détailler. Une moissonneuse-batteuse et une ensileuse se succèdent pour récolter la graine pour la première, et couper les tiges pour la deuxième, équipée d’un bec Kemper. « Nos apprentis ont pu se rendre compte du défi que représente une récolte efficace de chanvre, en termes de machinisme », poursuit Jean-Philippe Roques. « Sachant que nous sommes le seul établissement de la région à produire du chanvre, ils ont pu toucher du doigt une problématique spécifique qu’ils pourront valoriser par la suite, s’ils le veulent. »

Auteur de l’article : Sébastien Garcia