Des apprentis sensibilisent jusqu’à leurs formateurs

Publié le 13 mai 2015

Antoine Pagès, Joachim Castex et Julien Polato sont tous les trois en dernière année d’apprentissage BTS Aménagement Paysager, au CFPPA d’Auzeville. Comme tous les élèves de BTS, ils avaient à réaliser au cours de l’année un PIC (Projet Initiative et Communication). Le principe est simple : réaliser, sans aucun budget, une journée informative, éducative ou pédagogique, en faisant intervenir des partenaires extérieurs. Si le choix du thème des PIC est libre, nos 3 apprentis ont opté pour un sujet en lien avec leur formation, la sécurité au travail, en privilégiant la démonstration par l’exemple.

La preuve par trois…

C’est en échangeant avec Philippe Castel, du Service Prévention de la MSA, qu’ont émergé les grandes lignes de cette journée du 8 avril. « Il nous a suggéré de faire trois ateliers distincts », explique Antoine Pagès. « Cela nous permettait de faire un tour assez complet des problématiques de la sécurité au travail, sans lasser l’auditoire. » Le premier atelier, animé par la MSA, ne consistait pas à prouver l’efficacité des EPI, les Équipements de Protection Individuels, mais aux risques auxquels on s’expose si on les utilise mal. Pour ce faire, un liquide coloré a été versé dans un pulvérisateur, par un « cobaye » doté d’un EPI incomplet. Après manipulation des bidons, le cobaye débarrassé de son équipement se rendait dans une pièce obscure où une lumière noire révélait à l’assistance tous les endroits de la peau que le produit avait atteint. « Beaucoup d’ouvriers ne prennent pas le temps d’enfiler correctement leurs équipement, alors que l’étape de la manipulation est celle où les risques de contamination sont les plus élevés », souligne Julien Polato. « Par cette expérience, nous voulions montrer que le simple fait, par exemple,  de négliger de mettre les gants compromet toute l’efficacité des EPI. »

Le second atelier faisait appel aux compétences d’Hélène Hamel. Cette formatrice du CFA est diplômée en Secourisme du travail. En vingt minutes, elle montrait les « gestes qui sauvent », sur un mannequin de démonstration et sur un volontaire de son auditoire. Basée sur des blessures que les élèves peuvent être amenés à rencontrer, le but était d’expliquer la conduite à tenir, mais surtout d’inciter les jeunes à se former aux premiers secours.

Enfin, le dernier atelier se passait… dans les arbres. Jacques Lepetit, formateur en élagage au CFPPA d’Auterive, était venu avec un groupe de ses élèves pour une démonstration plus vraie que nature. « Nous sommes plusieurs à nous diriger vers un CS Élagage après notre BTS », précisait Joachim Castex. « Cet atelier mettait clairement en évidence les risques encourus en cas de malaise en haut d’un arbre, si l’on n’est pas correctement équipé. Les élèves d’Auterive ont aussi montré les différentes techniques, correspondant à diverses situations d’urgence, pour venir en aide à un blessé en hauteur. Ça a été l’atelier le plus impressionnant. »

Si la planification de cette journée a été un véritable casse-tête pour nos trois jeunes, qui ont dû jongler avec les emplois du temps de toutes les classes du CFPPA, le résultat a dépassé leurs espérances. Plus de 80 personnes ont ainsi été sensibilisées aux risques du métier et aux façons de les prévenir. Et les formateurs eux-mêmes n’étaient pas les moins enthousiastes des spectateurs. « Ils étaient parmi les plus intéressés par ces démonstrations », sourit Antoine Pagès. « Ceci dit, cibler les enseignants était un des buts que nous nous étions fixés avec Philippe Castel, de la MSA. Cette journée de prévention montre que des heures de formation sur la sécurité (EPI et matériels) devraient être intégrées d’office dans les cursus d’apprentissage. Nos formateurs espèrent donc utiliser cette action pour appuyer une requête en ce sens. » Ce qui serait la plus belle des conclusions pour ce projet aussi inédit que bienvenu…

Auteur de l’article : Sébastien Garcia