« Personne ne fait mieux que les Chambres d’agriculture »

Publié le 13 novembre 2010

Lors d’une interview accordée au Trait d’Union Paysan, en marge de la session de la Chambre d’Agriculture 31, Guy Vasseur, Président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agricultures (APCA) a souhaité donner sa position sur 3 thèmes d’actualité.

PAC 2013

« L’Europe doit se donner 3 priorités pour l’après-2013 : l’alimentation, les territoires et l’environnement. Elle seule peut répondre aux attentes, tant des consommateurs que des agriculteurs. Pour les territoires, je rejoins la position d’Yvon Parayre. Il faut qu’ils conservent leurs spécificités. Pour un département comme la Haute-Garonne, production de blé dur et handicaps naturels sont deux caractéristiques à impérativement prendre en compte dans les orientations de la politique agricole. Sans cela, les agriculteurs ne suivront pas. Les productions doivent être orientées et soutenues. Nous sommes actuellement au service minimum en terme de régulation et on a vu ce que cela a donné : volatilité insoutenable des prix, émeutes de la faim, … L’APCA plaide pour un filet de sécurité, mais qui soit adapté à chaque pays pour qu’il ne devienne pas un débouché à lui seul dans certains États-membres. J’ai bon espoir de voir nos positions mieux écoutées qu’auparavant. La donne a changé. Certes, Dacian Ciolos est plus proche de l’agriculture que Mme Fischer-Boel. Mais surtout, nous sommes aujourd’hui dans un système de codécision, où les députés européens ont leur mot à dire, ce qui n’était pas le cas avant. L’APCA a donc renforcé sa présence et ses contacts au niveau du Parlement Européen. Nous avons reçu Stéphane Le Foll (PS) et Michel Dantin (PPE), les français qui siègent, au nom des 2 principaux groupes politiques, à la commission agricole du parlement. L’APCA a également recruté une personne, en charge d’être en contact permanent avec les parlementaires. C’est en faisant ce travail quotidien de sensibilisation que nous comptons bien faire bouger les choses. »

Foncier/photovoltaïque

« J’ai assisté la délégation de Haute-Garonne lors de sa rencontre avec Dominique Bussereau concernant la LGV. Le problème de foncier concerne l’ensemble du monde agricole mais est particulièrement aigu dans votre département. C’est pourquoi je rejoins entièrement l’opposition de la Chambre d’Agriculture 31 sur le photovoltaïque au sol. Si l’État veut mettre ses zones désaffectées à disposition, c’est son affaire. Mais sur des terres agricoles, c’est inadmissible. L’APCA soutient le photovoltaïque pour les bâtiments mais a fortement condamné le décret sur le photovoltaïque. Celui-ci exclut implicitement les bâtiments d’élevage. Comment peut-on, d’un côté, proposer une taxe pour éviter la disparition du foncier et, de l’autre, barrer l’accès des bâtiments d’élevage au photovoltaïque et donc encourager les installations au sol ? Le ministère de l’agriculture semble avoir entendu notre position et un décret encadrant les installations au sol devrait paraître en janvier prochain. »

Avenir des Chambres d’Agriculture

« La mutualisation des Chambres d’Agriculture que nous avons entreprise part d’un constat simple. L’utilité d’une Chambre d’Agriculture vient de son utilité pour l’agriculteur. Or, en la matière, personne ne peut faire mieux que nous. Mais aujourd’hui, la conjoncture financière fait que les Chambres d’Agriculture ont du mal, individuellement, à maintenir les compétences requises pour un conseil de qualité pour l’ensemble des spécialités. Pour être efficaces et encore plus compétents, nous avons engagé ce processus de mutualisation. Il s’agit de rationaliser les coûts, en mutualisant les compétences en matière de prospective et d’analyse, à l’échelle régionale ou interdépartementale. Mais en aucun cas, nous ne voulons revenir sur la proximité que les Chambres d’Agriculture ont développée avec le terrain. C’est ce qui fait notre force et il serait illogique de l’affaiblir. »

Auteur de l’article : Sébastien Garcia