La FNSEA répond aux questions de Maiz’Europ’

Publié le 27 novembre 2015

500 personnes étaient réunies au Centre des Congrès de Compans-Caffarelli, à Toulouse pour les Journées maïs 2015, les 17 et 18 novembre derniers. L’évènement annuel de la filière regroupe les Assemblées Générales des différentes instances du groupe Maiz’Europ’ : sections spécialisées de l’AGPM, Confédération Européenne de la Production de Maïs, Irrigants de France, Section Maïs de l’UFS, Interprofession des semences de maïs et de sorgho.

Christophe Terrain, Président de Maiz’Europ’, avait invité Xavier Beulin, Président de la FNSEA, à participer à la conférence de clôture. Ne pouvant se déplacer, ce dernier a répondu, en duplex depuis Orléans, à 7 questions posées par des responsables de chacune des instances du groupe.

Situation économique des exploitations maïsicoles

Répondant à Daniel Peyraube, Président de l’AGPM et de la CEPM, Xavier Beulin a confirmé la détermination de la FNSEA à rappeler au gouvernement les promesses du plan Valls. Il demande à ce que les mesures d’aides conjoncturelles puissent également concerner les producteurs de grain et insiste tout particulièrement sur le nécessaire respect de la pause normative. L’AGPM et la FNSEA ont déclaré qu’ils seront tout particulièrement vigilants sur le plan Écophyto, afin que sa mise en œuvre ne nuise ni à la production, ni à la compétitivité des producteurs de maïs français.

Réforme de l’assurance récolte

Pierre Blanc, Président AGPM Maïs Semence, a exprimé ses craintes concernant l’assurance socle dans sa forme actuelle, pénalisante pour les productions spécialisés telles que le maïs semence et le maïs doux. La FNSEA a assuré de sa volonté de trouver les meilleurs équilibres en ce domaine et de soutenir en ce sens les filières maïs qui ont su très tôt se structurer sur les thématiques de la gestion du risque.

Assurance « Coup dur »

Joël Arnaud, Président de la FNPSMS*, a annoncé la mise en œuvre d’un dispositif  d’assurance « coup dur », développé spécifiquement pour mieux prendre en compte les réalités de la filière maïs semence. Cette assurance, construite avec un assureur et financée sur les fonds interprofessionnels, entrera en application dès 2016. Saluant cette initiative, Xavier Beulin a réaffirmé l’importance de telles actions de filières et du nécessaire accompagnement et soutien du Ministère de l’Agriculture dans cette voie.

Nouvelles techniques d’amélioration des plantes (NBT)

Répondant à la question de Catherine Lamboley, Présidente de la section maïs de l’UFS, Xavier Beulin a souligné l’excellence de la filière semences. Il a rappelé son attachement à l’innovation en agriculture et en particulier à l’innovation variétale, indispensable à l’adaptation, à la productivité et à la compétitivité des agriculteurs. Alors que le dossier des NBT est discuté au sein la Commission Européenne, les entreprises semencières en France et en Europe entendent y accéder dans les mêmes conditions que dans le reste du monde.

Politique de gestion de l’eau

En matière de politique de l’eau, le Président de la FNSEA s’est engagé auprès de Daniel Martin, Président d’IRRIGANTS de France, à poursuivre sa mobilisation. Simplification des procédures de construction d’ouvrages, relèvement des seuils d’autorisations, recours à la réutilisation des eaux usées, débits réservés,… sont autant de sujets à retravailler pour rétablir l’accès à l’eau, première assurance récolte. Il a également annoncé la détermination de la FNSEA à combattre toute tentative d’installation de nouvelle ZAD (Zone à Défendre) sur un ouvrage de stockage de l’eau.

Accords économiques de libre-échange

Jean-Paul Lataste, Président AGPM Maïs Doux, a souligné le danger que représente la négociation actuelle d’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et les États-Unis pour le maïs doux et le maïs grain français. Partageant cette préoccupation, Xavier Beulin plaide pour des accords multilatéraux régulés qui respectent et prennent en compte des normes européennes.

Mais dans ce contexte d’accord bilatéral, il a réaffirmé que le maïs devait être l’objet d’une grande vigilance. Il est en particulier urgent de classer le maïs doux en produit sensible et d’obtenir le statu quo en maïs grain, pour maintenir le peu de protection à l’importation dont il dispose encore.

Quelle PAC pour 2020 ?

À la question posée par Daniel Peyraube, nouvellement élu à la Présidence de la CEPM, Xavier Beulin a confirmé que l’ensemble des sujets abordés autour de la gestion des risques sera au centre des discussions à conduire pour préparer la prochaine PAC, sachant qu’il est urgent d’engager d’ores et déjà ce chantier.

 

Auteur de l’article : Sébastien Garcia