L’ACVA d’Aspet réveille la montagne !

Publié le 20 août 2014

25 ans qu’Aspet n’avait pas connu de fête agricole ! Pour sa renaissance, les 8 et 9 août derniers au Cap d’Arbon (commune d’Estadens), la Fête de l’Agriculture de Montagne a sonné, en fanfare, le réveil du canton. « Ça manquait vraiment, il faudra recommencer ! » Tel était le sentiment partagé par l’ensemble des agriculteurs de l’ACVA d’Aspet, organisatrice de l’évènement, mais aussi par de nombreux visiteurs, venus entre collègues ou en famille assister aux animations et festivités du week-end. Un souhait qui a de fortes chances de se réaliser…

Revivifier le territoire

Le discours inaugural de Jean-Yvon Masse, Président de l’ACVA d’Aspet, était à l’image de ces deux jours, tout en simplicité et bonne humeur. Mais également sans langue de bois. « Depuis 1982, 67% des exploitations du canton ont disparu », commençait-il. « Pour que la vie renaisse, il n’y a pas de miracle : il faut des bêtes et des hommes. C’est pourquoi je suis heureux de voir de nombreux jeunes à cette fête de la montagne. Elle montre qu’il y a encore de la vie sur ce territoire et des choses à y faire. Je suis moi-même la preuve vivante qu’on peut s’installer et vivre de l’agriculture en partant de rien. Mais pour qu’eux y parviennent à leur tour, il faut rouvrir les espaces qui se sont fermés avec le temps et aider les jeunes. Financièrement, bien entendu, mais surtout humainement. Car l’argent ne fait pas tout. Il faut redonner de la fierté à ce métier

Jean-Yvon Masse (micro), les agriculteurs du canton et leur famille ont tous mis la main à la pâte pour cette fête.
Jean-Yvon Masse (micro), les agriculteurs du canton et leur famille ont tous mis la main à la pâte pour cette fête.

et cette fête y contribue. » De fait, les ateliers et démonstrations de ces deux jours montraient parfaitement les progrès techniques réalisés par les différents métiers de l’élevage et de l’entretien des paysages. Robot de débroussaillage, pâturages tournants, surveillance de troupeau par drones, scie et broyeur à bois mobiles, fabrication de plaquettes de chauffage, techniques de contention et protection de troupeaux, etc., tous les aspects de la vie d’agriculteur de montagne étaient abordés. Et visiblement très suivis et appréciés.

Mobilisation générale

Le bilan de cette fête avait de quoi donner le sourire à ses organisateurs. 300 repas, uniquement composés de produits locaux, excepté le vin, ont ainsi été servis le vendredi midi, lors de la journée destinée aux professionnels, et près de 500, le lendemain. Un succès qui ne doit rien au hasard. À l’image de l’équipe bénévole de la restauration, tout le canton s’était mobilisé pour ces deux jours. Agriculteurs, professionnels de la montagne, sapeurs-pompiers et même le centre aéré voisin, dont certains jeunes pensionnaires ont payé une partie de leurs vacances en aidant à préparer et servir les repas. Une organisation et une cohésion qui ont particulièrement bien fonctionné le vendredi soir… Comme en de nombreux endroits du département, un violent orage s’est abattu sur le site vers 20 heures. Si deux chapiteaux ont été endommagés, la rapidité de réaction des équipes de l’ACVA pour démonter ou arrimer les barnums et mettre les bêtes d’exposition à l’abri, le tout sous un ciel déchainé, ont permis de limiter au maximum les dégâts. Le lendemain matin, tout le monde était sur le pont aux premières heures pour qu’à l’ouverture, il ne reste plus de traces de l’évènement et que le site puisse accueillir le public en toute sécurité.

« Cet incident climatique reflète la vie d’agriculteur », concluait Jean-Yvon Masse. « Un métier qui dépend de la météo et de ses aléas, où rien n’est jamais acquis, mais qui révèle un vrai potentiel dans l’action collective et la solidarité. Ce week-end a servi à renouer ou renforcer les liens entre nous sur le canton. Il faut que cette dynamique continue. C’est pourquoi nous referons la Fête de la Montagne d’Aspet tous les 3 ans, en alternance avec celle de Garin et les Pyrénéennes. »

Auteur de l’article : Sébastien Garcia