L’assourdissant silence de Stéphane Le Foll

Publié le 25 juin 2014

Trois saccages, par les Faucheurs Volontaires, de parcelles d’expérimentation de cultures conventionnelles du CETIOM, tronçonnage d’un verger écoresponsable par un obscur groupe anti-pesticides, destruction de la salle de traite de la Ferme des 1000 vaches et séquestration du conseiller à l’agriculture par la Confédération Paysanne… Depuis quelques semaines, les exactions se multiplient. D’un côté, des agriculteurs, entrepreneurs et chercheurs travaillant dans la légalité et qui tentent de faire progresser l’agriculture vers toujours plus d’efficacité et de respect de l’environnement. De l’autre, des délinquants qui s’adjugent le droit de casser et réduire à néant le travail d’autrui, au nom d’une idéologie anti-science. Et au milieu, un grand absent…

À part dire que la Ferme des 1000 vaches n’est pas le modèle d’agriculture qu’il défend et que la séquestration du conseiller n’était qu’une simple « discussion », Stéphane Le Foll n’a pas eu UN mot sur les saccages des vergers ou des cultures expérimentales du CETIOM ! Si le Préfet de région s’est fendu d’un communiqué sur le fauchage d’Ox, le ministre de l’agriculture n’a, lui, même pas fait semblant d’être désolé. Devant ce mutisme ahurissant, on est en droit de se poser sérieusement des questions sur la vision de Stéphane Le Foll sur l’agriculture, la recherche, voire tout simplement la démocratie…

Monsieur le Ministre, vous jouez avec le feu. N’oubliez pas que « Qui ne dit mot consent ». En abdiquant de votre devoir d’arbitrer et de garantir le respect élémentaire du droit, vous avez donné des ailes à ces extrémistes, qui s’autorisent maintenant toutes les dérives et toutes les provocations sans la moindre retenue. Mais l’exaspération dans les campagnes atteint des sommets que vous n’imaginez même pas. Il suffirait désormais d’un rien pour que la situation dérape dangereusement. Si un drame devait arriver, nous vous tiendrons pour responsable. Même si ce seront encore une fois les agriculteurs qui pâtiront de votre inconscience…

 

Yvon Parayre, Président de la Chambre d’Agriculture de Haute-Garonne

 

Les délinquants recourent à l'intimidation

Une des parcelles saccagées par les faucheurs.
Une des parcelles saccagées par les faucheurs.

Des faucheurs volontaires ont saccagé, le 15 juin à Ox (canton de Muret), neuf parcelles d’un essai variétés colza mis en place par le CETIOM (Centre Technique des Oléagineux et du Chanvre) sur une plateforme d’expérimentation, menée en collaboration avec la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne. Les Faucheurs volontaires cherchent surtout à intimider le monde agricole et à l’empêcher d’avoir accès à des innovations. Ce type de plate-forme est conduit en partenariat avec les acteurs locaux du développement agricole. Elle constitue, en effet, un lieu d’échanges et de dialogue avec les techniciens et les agriculteurs sur les problématiques de protection du colza dans le cadre d’Ecophyto, ainsi que sur les nouveautés variétales et l’ensemble des solutions pour la conduite des cultures de colza qui sont à leur disposition en France.

Le refus du progrès

Les Faucheurs cherchent à stopper tout progrès. « Ce vandalisme est d’autant plus révoltant que les agriculteurs ont besoin de trouver des solutions nouvelles pour lutter contre les mauvaises herbes » déclare Yvon Parayre, Président de la Chambre d’agriculture 31. Le colza est une culture qu’il faut soutenir : elle est essentielle comme tête de rotation. Les producteurs des régions traditionnelles de production comme la Haute Garonne ont très peu de possibilités de diversification en dehors du colza dans leur rotation.

Les délinquants méconnaissent l’agronomie

Le CETIOM mène depuis longtemps des essais sur des variétés et des solutions qui sont toutes autorisées en France. Ceux-ci sont menés sur l’ensemble du territoire et bénéficient aussi bien à l’agriculture biologique que conventionnelle. Des visites destinées aux techniciens et aux agriculteurs sont régulièrement organisées dans ce sens. Le CETIOM poursuivra sa mission d’expertise technique au service des producteurs quels que soient les intimidations et les actes violents de ces délinquants.

Communiqué du CETIOM et de la Chambre d’Agriculture 31

Auteur de l’article : Sébastien Garcia