Un gros coup de pouce au soja irrigué !

descriptifdelaphoto
L’administration a réduit le territoire de la MAE sur les zones de déficit hydrique. Même si la profession agricole estime que l’intégralité du département connaît régulièrement des épisodes de sécheresse, la DRAAF n’a pas retenu les territoires du Lauragais et de la Vallée de la Lèze.

Publié le 12 mars 2012

On attendait ça depuis longtemps ! Dans le courant du mois de mars, une MAET (Mesure Agro-Environnementale Territorialisée) Légumineuses va entrer en application dans notre département. Avec pour conséquence, un sérieux coup de pouce aux légumineuses et au soja irrigué en particulier. Rappelons que l’an dernier, 4.500 ha de soja ont été emblavés en Haute-Garonne, contre 18.000 ha en 2000…

Acte de candidature

Cheval de bataille de la FOP depuis longtemps, le besoin d’un plan protéine en France est devenu particulièrement criant ces dernières années. À force de travail et de communication à destination de l’administration, un projet de MAET Légumineuses a fini par voir le jour, fin 2011. Élaborée dans le cadre du « Plan national sur la réduction des volumes d’eau prélevés », cette mesure a pour but de favoriser le développement des légumineuses dans des territoires à enjeu pour la quantité d’eau disponible pour l’irrigation. C’est-à-dire que la mise en place de cette MAET est soumise à la candidature des acteurs locaux. En Haute-Garonne, plusieurs organismes économiques ont décidé de s’associer pour postuler (cf. tableau ci-dessous). Ensemble, ils peuvent en effet augmenter leur force de frappe sur le territoire pour en faire profiter un maximum d’agriculteurs. Ils ont également demandé à la Chambre d’Agriculture 31 de s’occuper de l’animation de ce projet. Dans la droite ligne de sa politique en faveur du « produire plus et produire mieux », la Chambre d’Agriculture s’est immédiatement saisie du dossier.

MAET « Développement des cultures de

légumineuses dans les systèmes irrigués »

Localisation : Mesures localisées dans des territoires présentant un enjeu sur la quantité disponible de la ressource en eau pour l’irrigation (cf carte ci-dessus)
Principales obligations contenues dans le cahier des charges :

  • Implantation d’une culture de légumineuse en substitution d’autres cultures irriguées sur chaque parcelle au cours des 5 ans d’engagement.
  • Implantation de cultures de légumineuses chaque année sur au moins 20% de la surface engagée.
  • Interdiction du retour d’une culture de légumineuse dans l’assolement deux années successives sur une même parcelle.
  • Absence de fertilisation azotée (minérale ou organique) sur la culture de légumineuse. En cas d’échec de l’inoculation, limitation au plus à 40 kg N/ha.
  • Implantation d’une culture intermédiaire si la culture de légumineuse n’est pas suivie d’une culture d’hiver (sauf dérogation en zone argileuse).
Critère d’éligibilité :

  • Être agriculteur sur la zone éligible, quel que soit son mode de commercialisation et son opérateur économique.
  • Engager dans la mesure au moins 60% de sa surface pour laquelle l’exploitant détient une autorisation de prélèvement d’eau d’irrigation.
Montant de l’aide : 81 €/an par hectare engagé
Renseignements complémentaires : Chambre d’agriculture 31, organismes économiques et DDT 31

L’avis d’un professionnel
« Une mesure qui va contenter tout le monde ! »
 
Didier Moulin travaille à Agricert, un des porteurs de projet de la MAET Légumineuses en Haute-Garonne. Pour lui, cette MAET est une avancée majeure pour la culture du soja dans notre région. « Il faut vraiment remercier la FOP qui a initié ce dossier, il y a 2 ans », rappelle-t-il. « Le mode même de conception de cette mesure est original. C’est en effet la 1ère fois qu’une MAE est conçue avec les opérateurs économiques. » Si Didier Moulin a eu les premières informations sur ce sujet à l’automne 2010, le dossier s’est réellement accéléré cet hiver. Une première mouture d’un cahier des charges a été présentée, par la FOP, aux opérateurs de la France entière, le 20 décembre dernier. Le 23 janvier, Didier Moulin avait rendez-vous à la Chambre d’Agriculture avec les opérateurs associés, pour se répartir ensemble les rôles sur la mise en route du dossier. Même si les détails sont encore à affiner, il prédit déjà un succès pour la MAET Légumineuses. « C’est une mesure bien pensée qui devrait contenter à la fois les défenseurs environnement, les producteurs et les industriels », estime-t-il. « Il faut maintenant encourager les agriculteurs à intégrer le soja dans leur rotation. Excellente tête d’assolement, avec des résultats économiques intéressants, son intérêt est indéniable, maintenant que cette MAE existe. Foncez ! »

Auteur de l’article : Sébastien Garcia