Des escargots dans les vignes

Publié le 24 août 2020

Les vignobles peuvent être soumis aux aléas climatiques, à des maladies ou encore des ravageurs. Et parmi ceux-ci figurent les escargots !

« L’apparition des escargots dans les vignes est difficile à estimer. Cette problématique est mineure par rapport au mildiou mais elle peut faire des dégâts. En ce qui nous concerne, nous nous intéressons à cette problématique depuis 2008. Les viticulteurs étaient complètements démunis, à part les ramasser à la main », commente Pierre Olçomendy. Ce dernier est chef marché anti-limaces France au sein du groupe De Sangosse. Implantée dans le Lot-et-Garonne, cette société est spécialisée dans la protection des cultures, la nutrition des plantes et le contrôle des nuisibles. Depuis plusieurs années, elle propose donc aux viticulteurs des solutions afin de piéger ces escargots. Elle a également mis en place un réseau de surveillance. Objectif visé : veiller à ce que les escargots ne montent point sur les ceps.

Des parcelles complètement ravagées

Car une fois que les gastéropodes s’y installent, les dégâts peuvent être importants. « On a vu des parcelles complètements ravagées par des quantités importantes d’escargots. Certains viticulteurs ont pu perdre jusqu’à 80% de leur récolte », indique-t-on. Aujourd’hui, le phénomène toucherait fortement l’ex région Languedoc-Roussillon (et notamment les départements de l’Aude et de l’Hérault), ainsi que le Bordelais et le vignoble du Cognac.

Concrètement, lors du printemps, les escargots (et notamment le cornu aspersum et le theba pisana) montent sur les ceps afin de pouvoir consommer le bourgeon. Pendant les chaudes températures, les escargots restent dans les feuillages. Les viticulteurs les retrouvent ainsi lors des récoltes et dans les machines à vendanger…

Florence Guichou est vigneronne à Saint-Frichoux, dans l’Aude. « Il y a vraiment des escargots dans les vignes. Je pense que ça s’aggrave un peu partout, du moins dans mon secteur, le minervois. Que ce soit dans les coteaux ou dans les plaines un peu plus humides. Ils apparaissent au moins de mars, lorsqu’il y a des bourgeons. On fait ce qu’on peut. On met des granulés. La seule solution que nous avons, c’est de les ramasser. Ça nous coûte un argent fou en main d’œuvre », confirme-t-elle.

A.T.

Auteur de l’article : Aurélien Tournier

Journaliste.