Publié le 5 avril 2016
Et de deux ! Après un beau succès l’an passé, le Concours International Wine-In-Box (CIWIB) a de nouveau frappé fort pour son édition 2016. Le 18 mars dernier, l’Hôtel de Région de Toulouse hébergeait pour la seconde fois le vaste jury de ce concours œnologique pas tout à fait comme les autres. Un concours qui confirme la montée en puissance du marché du vin en boîte, plus communément appelé par la marque commerciale Bag-in-box ou Bib.
Tordre le cou aux idées reçues
Quand 2015 avait vu 250 échantillons en compétition, la cuvée 2016 était en augmentation de 30%, avec 325 vins en lice. La moitié était des vins rouges et l’autre se partageait à part égale entre rosés et blancs. Comme l’an passé, les vins sont arrivés des 5 continents, même si les 2/3 venaient tout de même de France. Cette hausse de participation montre bien l’intérêt du public comme des professionnels pour ce conditionnement aux nombreux avantages. Nous sommes en effet loin des « cubi » de papa. Le Bib utilise des techniques qui permettent de préserver les qualités d’un vin aussi bien que sa cousine en verre et ce, bien plus longtemps. Si une bouteille débouchée doit être bue sous deux jours, le vin conservé dans cette poche de haute-technologie, à l’abri de l’air, peut être consommé jusqu’à 6 semaines. Un sérieux atout pour les restaurateurs qui proposent du vin au verre et pour le particulier qui va de plus en plus vers une consommation raisonnée et rationnée du vin. Encore faut-il avoir confiance dans le contenu de cet emballage, bien loin des codes traditionnels de l’œnologie. C’est bien le but visé par ce concours. « Nous voulions mettre en valeur le travail que mènent bon nombre de producteurs en France et ailleurs, pour proposer des produits d’excellente qualité gustative dans des contenants culturellement jugés peu prometteurs », explique son organisatrice, Anne-Marie Estampe. « Quand je vois la surprise qu’ont eu les jurés – pourtant avertis – de l’an dernier devant la qualité des vins goûtés, cela me conforte dans la conviction que ce genre d’évènement est indispensable pour casser cette image bas de gamme du vin en boîte. »
Un marché en explosion
C’est bien le paradoxe du Bib. D’un côté, une image encore peu flatteuse et de l’autre, un volume de vente en constante progression. Une donnée résume cette indéniable lame de fond : depuis le début des années 2000, le vin en sac est passé de 2 à 36 % des ventes de vin en France. Soit plus d’un litre sur trois… Les raisons sont multiples, selon Marc Le Dreff, directeur commercial de Smurfit-Kappa, société dépositaire de la marque Bag-in-Box et partenaire de l’évènement. « Outre la durée de conservation, le vin en Bib coûte moins cher au litre du fait de son emballage économique et bien plus léger qu’une bouteille en verre. La grande distribution a bien compris qu’avec le Bib, elle diminue ses coûts de transport et, par extension, son bilan carbone. Les rayons des supermarchés font ainsi de plus en plus de place aux vins en Bib, avec une signalisation plus accrocheuse et des codes couleurs facilement interprétables. » Réticents dans un premier temps, les vignerons et coopératives viticoles hésitent de moins en moins à proposer leurs meilleurs vins sous cette forme. Les designs des Bib – au début très basiques – gagnent chaque année en créativité et l’offre devient pléthorique. C’est bien pour aider le consommateur à s’y retrouver que le CIWIB a été conçu au départ. Pour séparer le bon grain de l’ivraie et distinguer les meilleurs des vins en Bib, en toute indépendance, Marie-Laure Estampe a naturellement fait appel à la direction du DNO (Diplôme National d’œnologue) de Toulouse. « Leur soutien et celui des étudiants a été déterminant, tant pour leur haut niveau de compétences que pour leur support logistique appréciable. » C’est qu’il en fallait de l’aide pour gérer la réception et la conservation des échantillons reçus, la préparation de la salle qui accueillait plus de 100 jurés, et enfin assurer le bon déroulement du concours.
Booster son image

Comme l’an passé, chaque jury était présidé par une œnologue et se composait d’amateur de vin et/ou d’un étudiant du DNO, d’un professionnel (producteur ou technicien) ou encore d’un journaliste du vin. Chacun dégustait, à l’aveugle, 12 à 15 échantillons. Évalués personnellement mais discutés collégialement, les vins devaient faire l’unanimité des jurés. Au final, 30 % maximum des vins étaient médaillés, avec une répartition des lauréats par catégories : géographiques d’une part, cépages d’autre part. Leur récompense : une médaille aux couleurs du concours que le producteur pourra accoler sur ses Bib. Un accélérateur de vente, aux dires des vainqueurs de 2015. Tous ont constaté, notamment sur les réseaux sociaux, l’impact positif de ce petit adhésif doré sur leurs ventes. Une preuve formelle qu’on peut trouver sous cet emballage des vins de plaisir, structurés et bien faits. Si les résultats ont été diffusés dès le lendemain du concours, la remise officielle des diplômes se fera lors du salon Vinitech, au mois de novembre prochain à Bordeaux. Une occasion supplémentaire de booster l’image de ses produits, auprès des professionnels, cette fois.